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mon sillon.

d’autres désirs, ne serait-il pas déraisonnable de nous y opposer ?

— Je ne m’y opposerais que dans une certaine mesure et pour son bien ; mais, je l’avoue, je regretterais amèrement de le voir dédaigner l’avenir qui s’offre à lui. Avec cette étude de notaire qui, depuis qu’elle est tombée entre des mains habiles, a triplé de valeur, il peut faire loyalement et rapidement sa fortune. Que trouvera-t-il de mieux ailleurs ?

— Quelque chose plus en rapport avec ses goûts, peut-être.

— Tu veux dire avec le caprice du moment. Voilà précisément le reproche que je lui fais. Il se laisse aller à des répugnances contre l’état qu’il a choisi lui-même et que je ne lui ai pas permis de quitter, mais il n’a aucune envie de se fixer irrévocablement ailleurs. Pourtant, qui veut la fin veut les moyens. Il s’agite, il se plaint, il rêve la fortune, il voudrait percer ; mais, dans les vingt routes qui se sont offertes ou qui peuvent s’offrir à lui, il n’en a pas choisi une.

— Est-ce qu’il t’aurait dit catégoriquement qu’il renonçait au notariat ?