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mon sillon.

jours, cette taille majestueuse, ce visage doux et intelligent encadré dans de grands bandeaux gris naturellement ondulés. J’ai été très-vivement intéressée en les revoyant de plus près et en entendant cette voix très-suave et très-pénétrante qui va doucement jusqu’à votre âme. Je comprends parfaitement que Fanny ait abandonné Damper pour vivre au moins quelque temps avec cette femme au front serein et au regard profond. Que de choses il y a dans ce regard, une vraie lumière ! Il n’y a donc pas besoin d’aller à Paris pour se trouver avec des natures supérieures, des êtres privilégiés. Voilà qu’à l’ombre de mon beau clocher de granit je me rencontre avec une de ces âmes. La grâce et la simplicité de son accueil ont fait tout à coup évanouir ma timidité. Quand on a tant entendu parler d’une personne, quand on a tant entendu vanter sa valeur intellectuelle, l’élévation de son caractère et de ses sentiments on éprouve en même temps qu’un vif désir de la connaître, l’appréhension de l’approcher. Devant madame Anne Bourgeauville l’appréhension fait tout de suite place à je ne sais quelle respectueuse sympathie. Elle est jeune encore,