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mon sillon.

voilà occupé, casé, comme nous disons à Damper, nous voici fort agréablement installés en pleine campagne dans cette ravissante saison que les poètes ont bien fait de chanter, et qui apporte vraiment avec elle un reflux de vie, de gaîté, de jeunesse. Mon oncle Jérôme mesure tous les jours la hauteur de son gazon et fait gaillardement ses deux lieues pour voir ses malades, tante Marie a des sourires pour le soleil et pour les haies reverdies, Fantik elle-même s’adoucit sensiblement et m’écoute chanter, Tack va et vient, saute et gambade comme un fou et accompagne M. le curé dans ses courses nocturnes. Pour moi j’ai fait une découverte qui va surprendre et charmer mon cher Parisien tout comme si je lui annonçais vraiment du nouveau. C’est que nous sommes tout près de la maison de campagne de madame Anne Bourgeauville où se loge pour ce printemps et cet été mademoiselle Fanny Bourgeauville. Voici donc que nous rencontrons à Damper-Coat une société choisie et intime qui ne laisse plus de place aux regrets. J’ai vu ces dames ce matin à l’église et au sortir de la messe Fanny m’a présentée à sa tante. J’avais déjà aperçu par Damper, les grands