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mon sillon.

Nous l’avons attachée à la muraille, j’ai déclaré qu’elle était d’un effet charmant, placée de manière à reproduire les festons de vigne qui encadrent ma fenêtre, et il est parti enchanté. Je t’avoue que ma vigne pourra se mirer à l’aise dans ce miroir superbe. Il me rend tellement verte et tellement contrefaite que je ne serai jamais tentée d’y chercher une satisfaction de coquetterie.

Je crois qu’au bout de quelque temps de séjour, nous pourrons donner à la simplicité de la maison quelque chose d’un peu plus élégant, d’un peu plus riant, mais il faut de la prudence. Un dragon aussi terrible que les dragons de nos légendes veille sur nous.

Fantik, la vieille servante de mon oncle, nous accable de belles protestations, mais, au fond, elle est très-peu charmée de notre présence dans cette maison dont elle s’est faite maîtresse.

Cette amabilité exagérée dénote chez elle une agitation intérieure d’assez mauvais augure. Elle regarde du coin de l’œil tante Marie à chaque ordre qu’elle donne. Tante Marie va son petit train, et sa grande douceur calmera bien vite, je