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mon sillon.

pauvre affamée quelque chose de plus substantiel. Cher René, kenavos.

Mélite.


VIII


René à Mélite
Paris.

Comme cette simple fin de lettre m’a ému, ma chère Mélite. Ce kenavos m’a remué le cœur. C’est comme si j’avais soudain entendu, au milieu des bruits discordants de Paris, le son mélodieux d’un bombarde, comme si j’avais aperçu, parmi les camélias, les chrysanthèmes, les primevères de Chine qui charment les yeux des Parisiens, un brin de genêt fleuri, comme si la brise âpre qui fait grelotter les pauvres femmes de la rue, m’avait apporté un de ces parfums fins et sauvages que nos landes exhalent les soirs