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mon sillon.

regard leurs ancêtres inanimés. Je garderai cette allée pour les bons jours, ma chère Mélite, pour les jours où, plein de confiance, je trouverai que mon horizon s’éclaire, pour les jours où je recevrai une longue et bonne lettre de toi. Ah ! j’aimerais à te promener dans ce Paris splendide, à découvrir une à une devant tes yeux ignorants mais intelligents toutes ses beautés. Ici les laideurs se voilent, les souffrances se cachent, les tristesses se dérobent, mais, comme tout bonheur, toute beauté, toute splendeur resplendit. Notre refrain à nous, c’est d’espérer, n’est-ce pas ? Espérons, espérons, même un voyage de Paris.

Toutefois, je te prie de ne pas bâtir de trop hauts châteaux en Espagne sur la soirée passée dans le salon bleu. C’est long à bâtir un avenir, un solide avenir, le terrain, pour moi, va commencer à se déblayer quelque peu, voilà tout encore. Adieu, ma chère, ma bonne, ma dévouée petite sœur, il y a dans ce Paris immense où tant de têtes pensent, où tant de cœurs flattent, quelqu’un qui t’aime de toute son âme.

René.

P. S. — Comment s’arrangent Tack et ta chère Djali ?