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mon sillon.

jolis sourires. Je dois te l’avouer, si je n’avais en ce moment sur le cœur une triple cuirasse d’airain, j’en aurais pu laisser s’accrocher une partie à ces tentures couleur d’azur. Mais, Dieu merci ! je n’ai rien à craindre de ce côté, je n’ai garde d’amasser de nouveaux charbons ardents sur ma tête, et, secouant le charme, j’ai retrouvé tout mon aplomb, tout mon sang-froid, quand il m’a fallu prendre part à la conversation qui s’est tenue entre hommes dans un coin du salon.

Par le plus heureux des hasards, les sujets qui intéressent mes plans d’avenir sont venus sur le tapis. Cela m’a permis de présenter quelques observations qui ont été très-courtoisement mais assez vivement combattues.

J’ai osé défendre mon opinion, et après une discussion animée, les hommes spéciaux m’ont donné raison. M. Brastard, qui ne s’était pas mêlé à cette lutte d’idées, n’en a pas perdu une phrase. Je l’ai surpris plusieurs fois m’examinant à la dérobée. Ce n’était plus l’indifférence du premier jour, et j’en étais intérieurement enchanté. Le reste de la soirée, ses manières ont été extrêmement cordiales, et,