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mon sillon.


IV


Mélite à René.
Paris.

Sois contente, ma sœur, tu m’as fait sourire. Faut-il ajouter, tu m’as ému ? Non, car tu y verrais une allusion à cet acte généreux qu’il ne faut plus te rappeler. Du reste nous sommes bien pétris de la même pâte et c’est bien le même sang qui coule dans nos veines. Si j’ai été bien heureux le jour où tu m’as dit : ton avenir est mon avenir, tu n’as pas assez d’or pour quitter Damper, je t’apporte le peu que j’en ai, je suis mille fois plus touché de cette tendresse fraternelle qui me suit pour ainsi dire pas à pas et devant laquelle il n’y a ni espace ni temps. J’ai toujours aimé ton intelligence vive, compréhensive, ma chère Mélite, mais combien j’aime mieux ton cœur. Sais-tu que tu rappelles la noisette du prince Titi qui ouverte laisse voir