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mon sillon.

ornait sa jabotière de dentelle. Comme j’ai cueilli de mes propres mains sur notre berceau de noisetiers celles que tu découvriras dans les profondeurs de ta malle, je ne puis me bercer de l’idée que du petit fruit parfumé tu pourras te faire d’étincelants boutons de manchettes. Que pense mon cher Parisien de toutes les folies que lui débite en ce moment son humble petite sœur ? Il en rit et c’est ce que je veux. Je veux amener un sourire sur cette sérieuse figure que les soucis d’avenir ont trop vieillie déjà, je veux éclairer ce front déjà ridé. Surtout, mon frère, ne te préoccupe pas de moi. Je t’ai donné avec tant de bonheur le peu que j’avais et je vis de si peu ! Vraiment je ne pouvais placer plus heureusement la petite somme que m’a ménagée l’économie de notre tante. Ce n’était point assez pour une dot et cela te permet d’essayer de réaliser tes projets, ce qui me fait toucher, en contentement de cœur, des intérêts que personne autre que toi ne peut me payer. Ne reviens plus là-dessus si tu tiens à m’être agréable. Tu n’as plus un mot à dire sur ce sujet. J’ai emprunté à madame Després, qui, moins heureuse que nous, n’a pas encore reçu des