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mon sillon.

ment que ma tante est accourue. Mes caresses l’ont un peu calmé, il s’est placé en arrêt dans un coin et il est resté là toute la journée en proie à une inquiétude visible et prêtant l’oreille à tous les bruits comme quelqu’un qui attend.

Tout le monde à Damper s’inquiète de ce que tu vas devenir. Les uns hochent la tête avec un sourire qui me dit : ce pauvre papillon a donc aussi senti le désir d’aller se brûler les ailes ; d’autres, mieux avisés, déclarent franchement que tu as bien fait d’aller chercher fortune ailleurs.

Unanimement depuis le vieux rémouleur boiteux du coin de la rue jusqu’à M. le maire de Damper, on désire que tu réussisses.

Il est bon, n’est-ce pas, mon cher René, de se sentir aimé ainsi ? Voilà l’agrément de notre chez nous. On se connaît, on s’aime et on n’oublie pas les absents. Nous avons eu la visite de mon oncle Jérôme. Quand il a appris ton départ, il a quitté son cher presbytère pour venir passer une journée avec nous.

Nous avons parlé de toi et encore de toi ; et aussi de cet autre Dampérois, Charles Després, qui nous a aussi quittés. Les vieux de Damper