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mon sillon.

dame Després qui, une main sur l’épaule de Charles, lui murmurait à l’oreille de ces paroles comme une mère seule peut en trouver dans les occasions qui lui paraissent solennelles, pour parler à son enfant.

Il écoutait ému, violemment ému, cette voix tendre qui n’avait pu le persuader, mais qui ne se lassait pas de lui répéter qu’il serait toujours le bienvenu, le bien aimé.

Quand onze heures sonnèrent, M. Després se leva.

— Rentrons, dit-il de sa voix ferme et grave. La nuit sera courte pour Charles et pour Olivier qui va le conduire.

À quelle heure part la diligence ?

— À six heures, répondit Ollivier.

— Donc, vous partirez de Damper à quatre. Il faut nous séparer. Adieu, mon fils. Puisses-tu réussir dans ce que tu entreprendras et rester toujours un honnête homme ! Pense quelquefois à nous.

Il embrassa Charles qui s’était avancé vers lui et qui passa ensuite dans les bras de ses frères. Ceux-ci suivirent leur père qui rentrait. Quand ils eurent disparu, Charles se retourna