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rappelait agréablement la vie, la vie peut-être manquée…

Ce fut aussi M. Restif, dit M. Nicolas, dit de la Bretonne, inspiré, priapique, la plume à la main, l’écritoire sur l’estomac, et sa culotte de gros bergopzoom sur les talons.

« Ô ma fille ! ô mon sang ! tu ferais, par exemple, une jolie teinturière… Mme Parangon… »

Ce furent encore M. le Duc et M. le Chevalier.

Quant à M. Peixotte, il s’était réservé d’apparaître à la fustigation hebdomadaire. La lueur phosphorescente qu’il répandait dans l’obscurité permettait à Raton d’apercevoir les chastes nudités de ses compagnes, et elle le voyait aller de l’une à l’autre de son pas dansant et les fouetter à tour de bras. Il disparaissait en criant : Écrasons l’infâme !…

L’abbé Lapin, lui, profitait de la phosphorescence laissée par M. Peixotte pour gambader sur le front des croupes, où Raton reconnaissait celles des vingt Nymphes de la Gourdan. S’accompagnant de sa guitare, l’abbé chantait sa chanson favorite :

Robin a une anguille
Qui fait plaisir aux filles…

Toutes ces visions, cependant, débilitaient Raton par les alarmes, le dégoût et la déception qu’elles lui causaient. Malgré sa patience naturelle que soutenait