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qui ne pouvaient rester à leur poste. Elles s’allaient donner du bon temps à l’office avec ce Poitou qu’il faudra bien chasser un jour, ou bien avec ce Grand-Jean et ce Petit-Louis, qui ne valent pas mieux ! Elles m’ont brûlé des dentelles. C’est pourtant leur métier que de repasser !… À propos, je n’ai jamais entendu dire au Chevalier que le carrosse de Caen arrivât le samedi ? C’est encore une de ses cachotteries, et j’aurais dû consulter l’almanach en maintes circonstances… Mais, ajouta Mme la Duchesse qui se plaisait au coq-à-l’âne et n’attendait pas les réponses, mais comme tu parais fatiguée ? J’aurais pensé que l’air du pays… Sans doute as-tu beaucoup veillé auprès de ta chère malade ?… Eh bien, ici, personne ne va, depuis ton départ. Je ne sais si c’est une épidémie, mais M. le Duc, le Chevalier qui m’en écrit justement, et moi-même avons des élevures sur tout le corps. Ou plutôt, comme Poitou en a dans les mains, nous craignons qu’il ne nous ait donné la gale. Oui, il faudra se résoudre à chasser ce maraud ! Avec ça des vapeurs plus fréquentes qu’à l’ordinaire. Mais en somme, rien de grave… Allons, je te vais donner de l’ouvrage, si tu n’es pas trop fatiguée. Il faudrait coudre ce point d’Angleterre sur une chemise de nuit… As-tu seulement pris quelque chose pour te sustenter ?