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je t’en frotte les côtes, faquin, drôle, imbécile !… Mais Poitou n’était plus un fripon, un ivrogne, un coureur, un maroufle, un drôle, un faquin, quand, à l’affaire de Saint-Cast, il détourna un mauvais coup d’un milour de Cavendish qui aurait percé la bedaine de M. le Duc, et que Poitou empocha pour soi !… À vrai dire, c’était vers la fin de l’action, quand M. le Duc, réfugié dans un moulin, jugea le temps opportun de se couvrir d’autre chose que de farine et de respirer l’odeur de la poudre. Je me rongeais, je trépignais, je frémissais d’impatience, Jarni !… La gloire, Mademoiselle Raton, ne sourit pas aux meuniers…

« Nous, des ivrognes, des coureurs ?… Les principes ?… Hon hon !… Poitou aurait bien à dire, s’il voulait parler. De Veretz, par exemple, chez M. le Duc le père, où j’ai servi dans ma jeunesse. Ils étaient là trois ou quatre qui composaient des chansons en caressant les filles et la bouteille, et qui nous les donnaient à imprimer, leurs chansons, en vue d’un recueil qu’ils baptisèrent du drôle de nom de Cosmopolite. Oui-dà ! de laquais nous devînmes imprimeurs… Mais quelles chansons, Jarni !… Un jour, la femme de l’intendant qui corrigeait les épreuves, ne savait comment écrire f…, révérence parler. Vous ne sauriez pas non plus, Mademoiselle Raton… Elle cria donc à M. le Duc :