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de coups de canif, le mardi de Pâques 1768, et cruellement pansée à la cire d’Espagne ? C’était dans une petite maison d’Arcueil. La malheureuse put, dit-on, se soustraire à son bourreau en descendant toute nue par la fenêtre, grâce aux draps de lit qu’elle y avait attachés. M’informerai-je encore de plusieurs personnes assez incommodées par des pastilles de Fronsac, l’an de grâce 1772, à la fin d’un bal qui se donnait à Marseille et que l’aurore vit se terminer en Lupercales et défenestration ? Et de plus, si vous le connaissez, comme j’ose le croire, Monsieur, d’un condamné à mort par contumace, qui fut appréhendé en Piémont, puis enfermé au fort de Miolans, sur la double requête du Parlement d’Aix et de Mme la Présidente de Montreuil, sa très-honorable et très-infortunée belle-mère, que Dieu réconforte et tienne en sa sauvegarde ?

— Ce badin en état d’ébriété plus ou moins mystique a des imaginations singulières ! fit M. de Mazan qui s’était arrêté net et montrait des signes d’inquiétude, malgré le sourire contraint de ses lèvres minces et méprisantes. Que nous chantes-tu là avec ta quidane cachetée à la cire d’Espagne, ton quidam sous les verrous, ta belle-mère et ta grâce de Dieu ? Au diable !…

Pouvez-vous, Monsieur de Mazan, que l’on appelle le Divin Marquis, bien que vos titre et nom véritables