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peau de mon derrière du procès qu’il a perdu, de Sœur Rose, qu’il n’a pas eue, et de la fièvre singulière que lui communiqua Mlle Vatinelle. Mais pourquoi Mme Gourdan ne veut-elle pas qu’il en soit parlé ?

— Cette reine est, au dedans, tout éclatante de gloire, déclama l’abbé avec emphase en désignant Raton de ses mains tendues. Elle est revêtue au dehors d’une robe en broderie d’or semée à l’aiguille de diverses fleurs. Étant ainsi brillante de beauté, tu n’auras que des succès et tu régneras…

— Que nous chantes-tu là ? dit la Gourdan.

— Je ne chante pas, je traduis à peu près le Psaume 44 du deuxième Nocturne de l’Office de la Vierge à Matines, répondit l’abbé. Mais si tu veux que je chante, reprit-il en pinçant sa guitare tout en psalmodiant : Omnis gloria ejus… Ou bien, ce sera cette liturgie de l’Office de sainte Agnès : Induit me Dominus cyclade auro texta…

— Mon vieux Lapin, interrompit l’hôtesse dans un bâillement, je préférerais que tu chantasses la chanson que réclamaient mes filles, encore que j’en tienne contre l’Éventée. Cela me gâte tout plaisir !

— Oui, oui ! firent ces demoiselles. Robin, chante-nous Robin !…

Robin, toujours Robin ! soupira l’abbé avec