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Hélas ! l’heure du retour met fin à leurs transports : la religieuse ne peut disposer que des instants trop courts ravis à l’exercice de son ministère. Cependant, elle tire une lettre de change dont elle a eu soin de se munir et la fait signer à cet amant qui la caresse encore. Elle échappe à ses bras, elle retourne aux agonisants, à sa triste cellule…

De bonne heure, au matin, Sara Peixotte vient se réchauffer contre son époux qui la délaisse depuis trop longtemps. Lui continue sa nuit en rêve avec Sœur Rose. Il s’éveille à demi, la croit toujours à son côté, et… la femme légitime partage avec le mari les gages que la Vatinelle avait laissés de sa feinte virginité.

Bientôt Sara put dire avec le Psalmiste : Putruerunt et corruptae sunt cicatrices meae ! La pauvre en fit des plaintes. Le sieur Peixotte baissa la tête. Mais il alla passer sa rage au couvent des Sœurs Grises, et cette rage se doublait encore du solde de la lettre de change, déjà endossée de plusieurs signatures. Le financier pouvait-il, sans se perdre à jamais, ne pas faire honneur à la sienne ?

— Madame, dit-il à la Supérieure, votre Rose est une coquine, votre maison un mauvais lieu qui devrait être rue Saint-Surin. J’ai payé mille louis pour