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main à baiser. Le Chevalier comprit son dessein de bailler le change à Raton sur l’importance de leur tête-à-tête. Sans doute aussi devait-il s’assurer de sa gratitude, partant de son silence, en se montrant généreux. Car il se pouvait que Raton eût aperçu des cuisses que Mme la Duchesse n’avait pas accoutumé de montrer en société, ou qu’elle ne fût pas si niaise que de se laisser abuser par un subterfuge.

— Ce serait dommage, fit le Chevalier, en effleurant la gorge de Raton de la main même qu’il abandonnait à ses soins, ce serait dommage qu’une si jolie fille fût perdue pour le monde ! Tu ne songes vraiment pas à ce que vient de dire ta maîtresse ?

— Mais si, Monsieur le Chevalier ! répondit Raton que les privautés n’effarouchaient plus et qui commença de les faciliter en se penchant quelque peu, de façon à laisser pénétrer davantage dans le secret de sa gorge.

Le Chevalier, qui ne perdait pas cette gorge de vue, pensa que la nécessité de se baisser n’avait pas de rapport avec la position de sa manchette, qu’il tenait à hauteur convenable. Aussi s’empara-t-il de cette gorge qui s’offrait sans autre raison que de s’offrir. Elle s’offrait si bien que Raton se pencha plus encore pour aider à la fantaisie de M. le Chevalier. Même, elle se souciait