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est très favorable, et il y a, en général, une grande bienveillance pour vous dans le public. Ne faites, dans aucun cas, la guerre à la France, afin de n’avoir jamais aux yeux des Français, une physionomie hostile, et attendez ce que la Providence décidera de vous. Si elle a des desseins sur vous, si vous êtes appelé à jouer un rôle politique, il faut que vous soyez une nécessité du temps, une solution du problème, et qu’on vienne vous chercher. C’est ainsi que votre père est arrivé au faîte du pouvoir sans éprouver de difficultés. Les choses sont plus fortes que les hommes. Quand on marche dans leur sens, quand on est soutenu par elles tout est aisé, tout est facile ; quand on les contrarie, quand on marche dans un sens opposé, on s’épuise en vains efforts, et un succès éphémère n’est que le prélude d’une catastrophe. La règle de conduite que je prends la liberté de vous conseiller est le résultat d’une longue expérience et de réflexions dictées par mon attachement pour vous ; elle est conforme aux intérêts bien entendus de notre ambition, à ceux de votre considération et de votre bonheur. »

Le prince me répondit sur-le-champ : « Ma position doit paraître difficile. Eh bien, elle le serait pour une âme faible. Quand on a pris une résolution, que l’on peut se rendre compte des conditions dans lesquelles on est placé, tout