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où presque toute la famille impériale se rendit. Le duc de Reichstadt y vint avec elle. Mes yeux se portèrent avec avidité sur lui. Je le voyais pour la première fois de près et avec facilité. Je lui trouvai le regard de son père, et c’est en cela qu’il lui ressemblait davantage. Ses yeux moins grands que ceux de Napoléon, plus enfoncés dans leur orbite, avaient la même expression, le même feu, la même énergie. Son front aussi rappelait celui de son père. Il y avait encore de la ressemblance dans le bas de la figure et le menton. Enfin son teint était celui de Napoléon dans sa jeunesse, la même pâleur et la même couleur de la peau ; mais tout le reste de sa figure rappelait sa mère et la Maison d’Autriche. Sa taille dépassait celle de Napoléon de cinq pouces environ.

Informé par le comte de Dietrichstein, son gouverneur, qu’il m’aborderait pendant le bal et causerait avec moi, peu de moments s’étaient écoulés, quand je le vis à mes côtés. Il m’adressa immédiatement les paroles suivantes : « Monsieur le maréchal, vous êtes un des plus anciens compagnons de mon père, et j’attache le plus grand prix à faire votre connaissance. »

Je lui répondis que j’étais vivement touché de ce sentiment, que je trouvais beaucoup de bonheur à le voir et à être près de lui. Là-dessus,