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Courage, enfant déchu d’une race divine ;
Tu portes sur ton front ta céleste origine.
Tout homme, en te voyant, reconnaît dans tes yeux
Le rayon éclipsé de la splendeur des cieux[1].

Ainsi s’incarne en lui-même l’image du Jeune Homme mélancolique, d’un ange foudroyé, déchu et plus beau encore du mystère et de l’inconnu où il s’enveloppe. Quel cœur de lectrice sensible se déroberait à l’emprise de la radieuse image désolée ? Elles le voient errer dans des parcs d’automne, drapé dans le manteau couleur de muraille des héros byroniens. Serré dans son uniforme blanc et or, cravaté de pourpre, il promène sa désespérance dans les palais hantés des spectres de naguère. L’éloignement du Père s’entourait de l’apothéose de la souffrance et de l’horreur ; l’éloignement du Fils se nuance d’une délicate amertume et d’une muette désolation. Comment ne pas rêver près de lui, dans sa solitude passionnée, l’amie secourable, l’amante consolatrice, sur l’épaule de laquelle pourraient sangloter tant de beaux espoirs trompés et brisés ? Comment ne pas l’imaginer, le groupe romantique

  1. M. de Montbel, Le Duc de Reichstadt... ; déjà cit., pp. 226, 227.