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elle l’a étouffé dans la molle et funèbre atmosphère de la mélancolie allemande. Pour les autres, elle l’a assassiné en le poussant à la débauche, en ruinant son caduc organisme par l’excès des plaisirs. «  Le duc, dit un de ces derniers, n’avait pu connaître d’autres plaisirs que ceux de la matière, se jeta tête baissée dans la vie efféminée de la haute noblesse de Vienne, et ne rêva que dîners, maîtresses et chevaux. Il était devenu aussi autrichien que les plus lions des magnats de Vienne[1]. » Le tour romantique de la phrase dénonce l’époque de cette accusation, et c’est vraisemblablement à celle-là, comme à beaucoup d’autres, que le confident du duc répondait dans ses notes inédites : « Des hommes méchants et grossiers ont osé toucher à la pureté du prince et ont avancé qu’il s’était corrompu avec des femmes. Cette calomnie prouve la bassesse et la trivialité de ceux-là même qui l’ont répandue et l’état de notre société. Il était, dans ses mœurs, d’une sévérité dont le mérite revenait surtout à l’Empereur qui lui avait

  1. Article d’Alexandre Weill, cité par Guy de l’Hérault, Histoire de Napoléon II, roi de Rome ; suivie du testament politique de Napoléon Ier (Manuscrit venu de Sainte-Hélène) ; Paris, chez H. Morel, libraire-éditeur, 5, rue Madame ; 1853, in-8°, p. 97. — Ce volume, assez insignifiant, est composé, en majeure partie, de larges coupures pratiquées dans les mémoires de Méneval et de Bausset.