contre la France. Chambellan de l’Empereur d’Autriche en 1814, il avait donné des gages de loyalisme suffisants pour obtenir le poste qu’il devait garder jusqu’au mois de septembre 1831[1].
Il dit en prose ce que Barthélemy répéta en vers : à savoir que le duc était dans la dépendance absolue de ses gouverneurs ; qu’il ne lisait que ce qu’il leur plaisait de lui laisser lire ; qu’il était parfaitement heureux de son sort ; qu’enfin, toute idée de retour en France, écartée de lui, ne lui souriait aucunement. Et le gouverneur ajouta : « Répétez tout ceci à vos compatriotes ; désabusez-les, s’il est possible. Je ne vous demande pas le secret de tout ce que j’ai pu vous dire ; bien au contraire, je vous prie, à votre retour en France, de le publier et même de l’écrire si bon vous semble[2]. » Barthélemy ne se douta point de la malice de Dietrichstein. Candidement il suivit
- ↑ En 1815, Dietrichstein devint commandeur de l’ordre du Dannebrog du Danemarck ; en 1816, grand’croix de l’ordre de Parme de Constantinien Saint-Georges, fondé par Marie-Louise ; en 1818, conseiller intime de l’Empereur ; en 1819, intendant de la chapelle de la cour ; en 1821, directeur des théâtres impériaux ; en 1826, préfet de la bibliothèque impériale ; le 5 novembre 1831, grand’croix de l’ordre de Léopold. Ces charges et ces titres indiquent la confiance dont il jouissait. Il mourut en 1864.
- ↑ Méry et Barthélemy, Le Fils de l’Homme ou Souvenirs de Vienne ; Bruxelles, MDCCCXXIX, in-8°, p. 40.