Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/46

Cette page n’a pas encore été corrigée

effet, M. Frédéric Masson l’accuse de manquer de précision et de preuves. À l’appui de ses dires, il cite une assertion de Prokesch que nous aurons à discuter plus loin, et qui ne constitue pas la barre d’illégitimité que l’historien de Napoléon et son fils prétend tracer sur le livre du confident.

Ce livre parut l’année même de la mort du duc de Reichstadt, sous le titre de Lettre sur la mort du duc de Reichstadt, par un de ses amis, à Brisgau. Cette publication anonyme avait reçu l’approbation de Metternich. On ne doit point s’en étonner. Elle ne touchait aucunement aux questions irritantes et périlleuses de la politique. En 1842, elle reparut à Stuttgart, au tome IV des Opuscules de Prokesch. Enfin, augmentée, corrigée, plus complète, définitive en somme, elle figura dans le premier volume des œuvres de l’auteur, publiées à Stuttgart en 1878, sous le titre nouveau : Mein verhaeltniss zum Herzog von Reichstadt, et, la même année, la traduction française était publiée à Paris : Mes relations avec le duc de Reichstadt, celle-là même que nous citerons au cours de ce travail.

Prokesch, cependant, à vrai dire, n’était point le premier à apporter des renseignements sur l’illustre prisonnier. Dès 1829 avait paru en France, tiré, semble-t-il, à 1.100 exemplaires, le poème de Méry et Barthélemy : Le Fils de l’Homme, ou Souvenirs de Vienne. « Le Fils de l’Homme ! de quel homme ? » s’écriait le procureur du roi M. Menjaud de Dammartin, lors des poursuites qu’intenta la Restauration à Barthélemy, reconnu seul coupable de la rédaction du poème attentatoire aux droits du souverain. « De quel homme ? Sans doute de cet homme dont les agitateurs s’efforcent sans cesse d’évoquer le fantôme. Pour qu’il