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en 1831, par exemple, lors du départ de Prokesch nommé chef d’état-major à Bologne.

Le chevalier a donc connu le duc pendant un peu moins de deux ans. Il a eu avec lui des entretiens privés, intimes, qui ayant paru suspects à Metternich firent placer Prokesch dans une sorte de demi-disgrâce. Le prince lui reprochait de favoriser et d’exciter les visées ambitieuses du duc, et, de fait, Prokesch confesse qu’il lui parla du trône de Grèce et de la possibilité de son avènement à cette royauté. Et « cette idée lui souriait[1] ». L’intimité entre les deux hommes n’est donc point contestable, d’ailleurs les lettres du duc au chevalier en témoignent. Elle alla aux confidences les plus délicates. C’est par Prokesch que nous connaissons les sentiments du jeune homme captif sur les femmes et l’amour ; c’est lui encore qui apporte des éclaircissements à ses aventures passionnelles et la réserve extrême qu’il y met, est une sûre garantie de sa bonne foi.

Sur ce terrain délicat, Prokesch est le seul auquel on puisse accorder créance, et ce malgré ce qu’on puisse dire de ses inexactitudes. En

  1. Comte de Prokesch-Osten, ancien ambassadeur d’Autriche, Mes relations avec le duc de Reichstadt, mémoires posthumes, traduit de l’allemand ; Paris, 1878, in-18°, p. 18. — Cf. encore, les circonstances de cette conversation, pp.10, 11.