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où l’attendent les mânes du plus grand homme des temps modernes. » Parmi le fracas des artilleries et l’acclamation sonore des cloches, le cortège devait franchir le Rhin au pont de Kehl, traverser Strasbourg, Saverne, Phalsbourg, Sarrebourg, Lunéville, Nancy, Toul, Bar, Saint-Dizier, Vitry, Châlons, La Fère, et entrer dans Paris par la barrière de l’Étoile. Sous l’Arc-de-Triomphe le char de cette funèbre pompe triomphale s’arrêterait avant de descendre vers les rives de la Seine.

C’était compter sans l’Autriche. Le Second Empire venu, les pourparlers n’étaient point terminés encore. En 1853, dans le mois d’avril, ils se terminèrent par un refus catégorique. « L’Autriche s’est refusée complètement à accorder cette demande, et a répondu que le duc de Reichstadt reposait à côté des membres de sa famille[1]. » L’ombre du Père demeura solitaire parmi sa cohorte de victoires de pierre, et, à Vienne, le cercueil de cuivre du Fils fut dérobé à l’exhumation d’une suprême – et première apothéose. C’est là, dans son abandon, qu’il a inspiré à M. Edmond Rostand, les deux sonnets fameux par lesquels le poète clôt le jeu tragique et épique de L’Aiglon :


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  1. Charles Nauroy, Les Secrets des Bonaparte ; Paris, 1889, in-18°, p. 88.