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Des règnes imprévus ne gardons plus l’espoir ;
Ce qu’on vit une fois ne doit plus se revoir :
Tout dort autour de nous ; sur le flot populaire
Les rois ont étendu leur trident tutélaire ;
Dans un ciel calme et pur luit un nouveau soleil ;
Les potentats du nord, réunis en conseil,
D’une paix éternelle gratifiant l’Europe,
Au futur genre humain ont lu son horoscope ;
Et, sans doute le ciel, dans ses livres secrets,
De Vienne et de Leybach a transcrit les arrêts :
Car, si la politique en changement féconde,
Une dernière fois bouleversant le monde,
Sous des prétextes vains divisait sans retour
L’irascible amitié de l’une et l’autre cour ;
Si, le fer à la main vingt nations entières,
Paraissant tout à coup autour de nos frontières,
Réveillant le tocsin des suprêmes dangers ;
Surtout si, dans les rangs des soldats étrangers,
L’homme au pâle visage, effrayant météore,
Venait en agitant son lambeau...[1].
Si sa voix résonnait à l’autre bord du Rhin...
Comme dans Josaphat la trompette d’airain,

  1. Le mot tricolore avait paru trop séditieux à l’imprimeur du Fils de l’Homme. « Ce vers reste suspendu, dit M. l’avocat du Roi ; mais il n’est pas, certes, difficile de le compléter. » Procès du « Fils de l’Homme », avec la défense en vers prononcée à l’audience du 29 juillet 1829... ; déjà cit., p. 19.