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LE FILS DE L’HOMME

Poète aventureux, dans mon lointain essor,
À la cour de Pyrrhus j’ai vu le fils d’Hector ;

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    appelés à nous gouverner. Ceci s’applique seulement aux hommes de notre âge, et personne ne peut démentir notre assertion. Nul doute que dans le même temps, il n’existât un grand nombre de Français qui, à travers les changements politiques, avaient toujours suivi des yeux les restes proscrits de la famille royale, et qui, même sous le gouvernement de fait, n’en conservaient pas moins au pouvoir légitime leurs souvenirs et leurs affections. » Ce fut principalement ce passage de la profession de foi qui occasionna les poursuites. Le parquet y releva le double délit d’attaque contre la dynastie royale et d’attaque contre les droits possédés par le Roi de naissance. Au reste du poème, on reprochait la provocation à changer la forme du gouvernement. D’ailleurs le procureur du Roi, Menjaud de Dammartin, ne s’y trompa point. Dans son exposé de l’affaire, il dit : « Le tribunal aura à chercher quel est l’esprit de ce passage, qui, présentant l’auteur comme voulant s’environner d’une excuse, lui met à la main l’arme de la dérision, quand il s’écrie :

    Et la gloire présente, à mes yeux éblouis,
    Déroba bien longtemps les fils de Saint-Louis.
     Il est inutile d’insister sur un pareil passage, dont la dérision et l’ironie seront facilement senties par tout le monde. » Cf. Procès du « Fils de l’Homme », avec la défense en vers prononcée à l’audience du 29 juillet 1829... ; déjà cit., pp. 12, 13.