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Dans les doutes nouveaux où mon esprit s’enfonce,
Souvent je m’interroge et reste sans réponse ;
Je ne puis m’expliquer ce doute indéfini
Que commentent Bonald, Genoude, O’Mahoni ;
Mais bientôt revenant à la saine doctrine,
Honteux de mes erreurs, je frappe ma poitrine ;
Vainement la raison combat le droit public,
Elle tombe vaincue aux pieds de Metternich,
Et, bien que nourrissant un doute involontaire,
De la foi politique adore le mystère[1]

  1. Cette tirade d’une mordante ironie contre les Bourbons émigrés, Barthélemy tentait, assez maladroitement d’ailleurs, de l’expliquer en une de ses notes. « On se méprendrait étrangement sur nos intentions, disait-il, si l’on supposait que, dans ce morceau, nous avons voulu jeter de la gaieté ou du ridicule sur ce douloureux souvenir. À Dieu ne plaise que nous choisissions jamais pour sujet de plaisanterie de si hautes et si augustes infortunes ! Notre idée ici a été de retracer l’état de notre éducation sous le régime impérial. Certes, il est malheureusement vrai que la génération qui s’élevait à cette époque grandissait dans une ignorance complète relativement au sort de la famille royale. Soit dans les lycées, soit dans les collèges particuliers, on affectait un profond silence sur cette histoire contemporaine ; le sujet de nos entretiens et le texte même de nos compositions étaient souvent tirés du bulletin et de nos armées ; et, comme au milieu de tant de prodiges, le gouvernement d’alors nous semblait indestructible, et qu’un nouvel ordre de choses était trop difficile à prévoir, il n’est pas étonnant qu’on s’occupât peu parmi nous du sort d’une famille qui devait changer la face de notre patrie ; aussi à l’époque de la Restauration, notre éducation fut presque à refaire : il nous fallut apprendre à connaître, non seulement l’existence, mais les noms de ceux qui étaient