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De nos vieilles erreurs conservant le levain,
Nous contemplons parfois un simulacre vain.
Vous ne l’ignorez pas ; un coupable délire,
Accueillit en naissant l’héritier de l’Empire ;
Idole quand la France adorait de faux dieux,
Nous lui gardons encore un souvenir pieux ;
Charles, qui le premier a droit à notre hommage,
Nous permet d’encenser une innocente image ;
Instruit par l’infortune, il pardonne à l’erreur
D’une fidélité qui survit au malheur.
Hélas ! je pris la vie au milieu d’un orage ;
Rien ne me révélait l’histoire de notre âge,
Et la gloire présente à mes yeux éblouis
Déroba bien longtemps les fils de Saint-Louis.
Pourtant j’entrevoyais leur antique effigie
Comme les fictions d’une mythologie ;
J’avais lu vaguement que le vingt-et-un[sic] janvier
Avait donné le trône à Stanislas-Xavier[1] ;
Mais j’ignorais encore leur race dispersée,
Leur exil vagabond et leur long odyssée ;

  1. On sait qu’en revenant d’exil, à la première Restauration, Louis XVIII considéra le règne de Napoléon comme non avenu et non existant, et, de cette prétention fit un texte légal en datant les actes, émanés de son autorité, de la dix-huitième année de son règne. Ce n’est pas du 21 janvier 1793, jour de la mort de Louis XVI, mais de la prétendue date du décès du dauphin Louis XVII qu’il fit partir l’exercice de sa souveraineté illusoire.