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parurent. Ce fut le poème Napoléon en Égypte, publié en 1828 par Méry et Barthélemy, qui décida ce dernier à faire le voyage à Vienne pour remettre au duc de Reichstadt un exemplaire de l’ouvrage. Lui-même, Barthélemy, le prisait fort. « C’est une manière qui n’appartient qu’à nous, écrivait-il à Ph. de Girard ; je suis certain que vous serez enthousiasmé au dernier point quand vous l’aurez lu. Mon opinion à moi, et certes elle a eu le temps de se refroidir, puisque voilà bientôt trois mois que l’ouvrage a paru, mon opinion est, qu’en fait de poésie française, on ne peut rien mettre en parallèle avec notre Napoléon[1]. » C’était indulgemment en juger. De fait Napoléon en Égypte ne dépassait pas le niveau d’une brillante médiocrité. Le Fils de l’Homme lui fut infiniment supérieur par la forme et la facilité du vers. C’est que Barthélemy l’avait rimé avec l’indignation qu’il ressentait d’un voyage inutile. Il était arrivé à Vienne au début de 1829, et la ville lui avait paru au-dessous des descriptions qui lui en avaient été faites. Telle lettre de lui témoigne de son déplaisir navré. Les milieux littéraires lui firent un excellent accueil. Quelques dames poussèrent même les lois de l’hospitalité plu

  1. Catalogue d’autographes Noël Charavay, n° 385, septembre 1908, pièce n° 62830.