Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/293

Cette page n’a pas encore été corrigée

c’est le besoin maladif et perpétuel d’amour. Il lui a fallu aimer quoi qu’il en coûtât. Chez la mère cela s’est traduit par quelques bâtards, adoptés et titrés par l’Autriche ; chez le fils cela a abouti à des amours malheureuses et sans constance.

Pardonnons à la légende d’apporter ici des précisions. Par là elle a bercé les cœurs fidèles, l’inquiétude populaire. Par là encore elle a haussé à l’histoire l’image idéale d’un prince dont elle a tout ignoré, sinon qu’il était le fils de l’Empereur et l’Enfant de la France d’Empire. Ainsi elle s’excuse devant la postérité soucieuse de la vérité, ainsi elle ravit le cher cadavre de sa foi à la tombe autrichienne et, comme le ferait une mère d’un enfant mort, elle le roule pieusement et délicatement dans l’harmonieux linceul, qu’au rythme de leurs odes dévotieuses lui déroulent les poètes.