pour lui tenir lieu de mère. Y avait-il une arrière-pensée dans cette protection ? A-t-elle semé d’abord pour récolter après[1] ? »
Cette question non résolue, quel témoignage probant la peut trancher ? Ceux qui y répondent par la négative, le font au nom de questions sentimentales, du point d’honneur, et de l’honnêteté, toutes choses qui n’ont rien à voir avec l’amour et dont la passion se rit, parce qu’elle est la passion et que cela suffit à son excuse. Ainsi M. Henri Welschinger se borne à dire que la tendresse de l’archiduchesse fut « pour le prince d’un charme sans pareil[2] ». Ce n’est point suffisant pour réfuter la légende, d’autant plus que le champ que laisse Prokesch à l’hypothèse est vaste : « Il [le duc] me désignait l’archiduchesse, écrit-il dans ses notes inédites, comme une société agréable dans les jours sévères, comme une oasis dans le désert de la cour[3]. » Et, de fait, de cette intimité les lettres connues de l’archiduchesse au duc témoignent. « Meinguter, lieber Alter, mon bon, cher vieux », l’appelle-t-elle familièrement