récit de Prokesch. L’intrigue amoureuse du duc avec Olga de Melk, la jeune femme du maître des cérémonies de la cour, pour être imaginée, demeure au moins dans le cadre de la vraisemblance. La part romanesque, étroitement soudée à la partie historique, combinée par une main experte en matière scénique, ne trahit pas ici le sujet et n’outrage pas, par la fantaisie, la noble et douloureuse mémoire dont elle déroule les tragiques destinées[1].
Vint enfin L’Aiglon... Mais c’est parler d’un triomphe qui dure encore et que la dernière Princesse du Rêve et de la Poésie a frappé à l’éternel souvenir de son effigie. Des détails intimes donnés par Prokesch, M. Edmond Rostand n’a rien négligé. Il y a ajouté. Napoléone devient ici l’héroïne de la tentative héroïque ; une lectrice française assume la part du roman sentimental. S’il est des taches dans cette fresque d’amour et de gloire, ce n’est point au poète qu’il les faut reprocher, et ce n’est pas une œuvre d’histoire qui a été livrée au public. Telle que, acceptons-là, avec ses beaux cris vers les
- ↑ Nous empruntons ces détails relatifs aux pièces où figure le Roi de Rome, au précieux ouvrage de M. L. Henry Lecomte, Napoléon et l’Empire racontés par le théâtre (1797-1899) ; Paris, 1900, in-8°, pp. 318, 321, 409, 489, 509, 511.