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un puissant personnage : la Pensée. Cette Pensée, est un individu qui chez Franc-Lecomte joue un rôle abstrait. Seul le manuscrit du vieux grognard dit en quelque endroit : « Le marquis fit autrefois une cour servile à l’Empereur ; mais trompé dans ses prétentions ambitieuses, il a depuis poursuivi le père et le fils de son horrible vengeance. » La Pensée est donc dotée d’un marquisat. Quant à son horrible vengeance, elle consiste à tendre au duc les rets de l’amour. C’est une baronne, anonyme mais luxurieuse, qui l’y fera tomber. Franc-Lecomte l’appelle romantiquement « un ange déchu ». C’est, vraisemblablement, au sortir d’une soirée de Marion de Lorme que l’idée lui en est venue. La baronne, maîtresse de la Pensée, consent donc à jouer son rôle, à débaucher le duc et à lui faire abdiquer toute dignité morale dans sa couche. Elle s’y prend d’une manière qui ne laisse pas de paraître piquante et que Franc-Lecomte orne de toutes les fleurs de son style. C’est au cours d’une rêverie du prince dans les jardins impériaux, près d’une grotte, dite de Robinson, où il aimait, dans sa jeunesse, à jouer, que la grande scène de corruption se place. C’est une page d’histoire à la manière romantique :