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fut la syrène (sic) qui enivra le plus inflammable adolescent, l’Armide qui sut enchaîner quelque temps ce moderne Renaud dans les délices de son palais de fée[1]. » Ce qui, au surplus, avait contribué à donner à la légende sa consistance, ce fut le voyage fait, en 1834, par Fanny Elssler, à Paris, où l’Opéra venait de l’engager. Cette renommée amoureuse, dont le libertinage se nuançait d’amertume, était à ce point accréditée en France que pour la venue de la danseuse « les bonapartistes concertèrent une manifestation en son honneur[2] ». On en jouait, et la direction de l’Opéra en tête, comme d’une utile et profitable publicité.

Ce fut un singulier gaillard, « Mandrin de la presse théâtrale, Cartouche du feuilleton », qui attacha le grelot. Il se nommait Charles Maurice, dirigeait le Courrier des Théâtres et mettait acteurs et auteurs en coupe réglée[3]. Pour le présent, le docteur Véron, directeur de l’Opéra, en avait fait le spadassin à ses gages. Il amorça

  1. Guy de l’Hérault, Histoire de Napoléon II, roi de Rome... ; déjà cit., p. 194.
  2. Auguste Ehrhard, Une vie de danseuse... ; déjà cit., p. 92.
  3. Sur ce curieux personnage, cf. notre volume Rachel intime, d’après ses lettres d’amour ; Paris, 1910, in-8°, p. 232 et suiv.