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de cabinet de travail ou de lecture, et que ce domestique, certain de m’y trouver le plus souvent, m’y apportait les courtes missives du duc ou venait me prier de passer chez lui[1]. » Ces explications sont vraisemblables. À l’époque où les donnait le chevalier elles étaient contrôlables pour tous ceux qui en pouvaient douter. Mais qui y fut voir ? La légende prit donc corps, se fortifia au point que vingt ans plus tard elle passait pour un fait historique indiscutable. Un de ceux qui l’admettent dit sans plus : « Toute l’Europe a retenti du bruit de ses amours pour une femme doublement séduisante par sa beauté et par les succès de sa danse gracieuse et légère. Fanny Essler (sic), cette ravissante sylphide qui charma les deux mondes et dont on peut encore se rappeler les triomphes en Amérique[2], Fanny Essler qui eut la gloire d’atteler à son char jusqu’aux plus graves personnages des États-Unis,

  1. Comte de Prokesch-Osten, Mes relations avec le duc de Reichstadt... ; déjà cit., p. 129.
  2. Ceci était écrit en 1853. Depuis deux ans Fanny avait, à cette époque, fait ses adieux au public. Sa dernière représentation eut lieu à Vienne, le 21 juin 1851, dans le ballet de Faust. Elle avait alors quarante et un ans. Elle ne sortit plus de sa retraite dès lors, et mourut le 27 novembre 1884. Elle est inhumée au cimetière d’Hietzing. — Voyez Auguste Ehrhard, Une vie de danseuse... ; déjà cit., p. 413.