Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/183

Cette page n’a pas encore été corrigée

quel sommet la passion de Théophile Gautier était montée. Et c’est tant mieux. Les Lettres françaises y ont gagné une belle page.


*
* *

  Le Figaro, 19 octobre 1837 :

{{taille|Mlle Fanny Elssler est grande, souple et bien découplée ; elle a les poignets minces et les chevilles fines ; ses jambes d’un tour élégant et pur, rappellent la sveltesse vigoureuse des jambes de Diane, la chasseresse virginale ; les rotules sont nettes, bien détachées, et tout le genou est irréprochable ; ses jambes diffèrent beaucoup des jambes habituelles des danseuses, dont tout le corps semble avoir coulé dans les bas et s’y être tassé ; ce ne sont pas ces mollets de suisse de paroisse ou de valet de trèfle qui excitent l’admiration des vieillards anacréontiques de l’orchestre et leur font récurer attentivement les verres de leur télescope, mais bien deux belles jambes de statue antique dignes d’être moulées et amoureusement étudiées... Autre sujet d’éloge : Mlle a des bras ronds, bien tournés, ne laissant pas percer les os du coude, et

n’ayant rien de la misère de forme des bras de ses compagnes que leur affreuse maigreur fait ressembler à des pinces de homard