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Le quatrième enfant mourut en bas âge. Les deux derniers seuls devaient laisser un nom. Ce fut Thérèse, née le 5 avril 1808, compagne inséparable de sa sœur ; puis Franziska, dite Fanny, la cadette et la plus illustre des Elssler. Son éducation artistique fut particulièrement surveillée, et les soins dont elle fut l’objet eurent des résultats heureux. Ils permirent à Fanny de recueillir, dès les premiers jours de ses débuts, ces lauriers charmants dont sa jeune image se pare pour les mémoires. De la gloire elle goûtait toutes les neuves ivresses au Kærnther-Thor, quand Gentz la remarqua, le lui dit et lui ouvrit des bras, où elle ne fit pas grande résistance pour tomber.

Ce faisant, la petite fille de la marchande de farine faisait preuve d’un sens pratique louable. Gentz, sans beauté, constituait néanmoins un amant d’importance. Ses ressources pécuniaires, aussi mystérieuses que considérables, lui permettaient d’être d’une appréciable utilité pour Fanny. Elle consentit à accepter ses services. Il les enveloppa d’un lyrisme assez habituel à ces vieillards retournant vers l’adolescence[1]. Fanny eut trois

  1. Il ne faut évidemment point en juger d’après la correspondance amoureuse apocryphe de Gentz avec Fanny, publiée du vivant même de la danseuse : Briefe der Liebe an eine berühmte künstlerin von cinem hoch gestellten Manne ; aus dem Franzosischen über setzt von Dr F.-W. Wolff ; [Lettres d’amour à une artiste renommée par un homme haut placé ; traduit du français par le Dr F.-W. Wolff] ; Berlin, 1841, in-8°. — Voyez à cet égard Auguste Ehrhard, Une vie de danseuse... ; chap. II, passim.