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plus évidente ; mais nulle part la joie n’a une expression aussi décente et aussi douce[1]. » M. de Montbel, on le conçoit, ne doit et ne peut pas être cru à la lettre. Va-t-il donc publiquement médire de la nation au foyer de laquelle il a cherché le refuge de l’exil ? On ne le pense pas. De ce qu’il dit, on ne peut retenir que le goût des spectacles et de la musique. Quoi de plus naturel dans une ville de 250.000 habitants qui possède soixante-cinq manufactures de pianos[2] ? Quant à la décence, que proclame l’ancien ministre de Charles X, on en peut douter d’après des témoignages aussi véridiques, mais moins obligés à la retenue de la reconnaissance. La baronne du Montet[3], par exemple, a laissé de cette société un portrait moins flatteur que Prokesch lui-même, Prokesch si réservé quand il s’agit de questions autrichiennes, vient confirmer

  1. M. de Montbel, Le Duc de Reichstadt... ; déjà cit., p. 55.
  2. Franz Heinrich Bœckh, Wiens lebende Schriftseller, Künstler und Dilletanten in Kunstfache ; Wien, 1821. — Auguste Ehrhard, Une vie de danseuse : Fanny Elssler ; Paris, 1909, in-18°, p. 4.
  3. Née Alexandrine Prévost de la Boutetière de Saint-Mars, nièce de Mgr de la Fare, évêque de Nancy, agent de Louis XVIII pendant l’émigration, elle épousa en Autriche un officier français émigré, Joseph du Montet. Elle mourut en 1866.