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en jour plus précises et plus violentes, le gouvernement autrichien se décide à répondre avec une sorte d’éclat. Il ouvre la geôle à son prisonnier et lui fait faire ses débuts dans le monde. Il en choisit l’heure et l’endroit, et, le 25 janvier 1831, le duc de Reichstadt paraît au bal donné par lord Cowley, ambassadeur d’Angleterre[1]. À ce bal, on le sait, une rencontre a été ménagée à Marmont avec le duc et là s’ébauchent leurs relations. Le maréchal confesse la brillante impression faite par le fils de l’Empereur à ces débuts. Il y est venu en uniforme de lieutenant-colonel au régiment du prince de Nassau-Infanterie, grade auquel il a été promu en novembre 1830. Déjà en lui sourde la fièvre du mal qui l’emportera. Il en a aux yeux l’éclat, au visage la pâleur. Tel, à ceux qui ne l’ont point vu encore, qui l’ignorent, il apparaît conforme à l’image idéale qu’on se fait de lui. Aussi « tous les yeux se portèrent vers lui ». Et Prokesch complète : « Il était rayonnant de beauté et de jeunesse. Le ton mat de son visage,

  1. Cette date est donnée par Prokesch, Mes relations avec le duc de Reichstadt... ; déjà cit., p. 84. Elle est confirmée par M. Henri Welschinger, Le Roi de Rome... ; déjà cit., p. 381. — Marmont, cependant, dans ses Mémoires, tome VIII, p. 375, en place la date au mercredi 26 janvier. C’est évidemment Prokesch qui a raison contre le maréchal.