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quasi officielle}}, faite de clichés connus, qu’on a pudeur à rééditer ? Demeure sa légende.

Ici le terrain nous appartient. Nous avons le droit d’y chercher les violettes sous les ronces, d’en arracher les mauvaises herbes et de porter le couteau dans la broussaille de ses taillis. Et le champ est vaste. Il a fleuri dès 1830 et chaque matin y voit pousser une plante nouvelle. Il y a plus de patience et de ferveur que d’orgueil à les classer dans un herbier. Beaucoup de tiges sont desséchées et tordues, beaucoup de corolles sont tombées en fine et impalpable poussière, et que de pétales flétris et fanés ! Mais sur tout l’herbier, et de page en page, il y a le parfum des violettes d’Empire, et, dans le filigrane des feuillets, l’initiale fatidique qui le marque et le blasonne.

Ce livre est cet herbier-là. Les fleurs mortes et sans éclat de la légende, il les rassemble, il en rejoint les débris quelquefois dispersés, déchiquetés. Il les classe, les étiquette ; ce n’est que besogne obscure de collectionneur, soit, mais encore, pour toucher à ces fleurs comme aux cendres du jeune mort, « faut-il des mains pieuses et tendres<ref> Frédéric Masson, Napoléon et son fils ; Paris, 1907, in-8°, p. 380. — Par une anomalie assez curieuse, le