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Prokesch, qui le vint voir le soir même, le trouva agité et se vit tendre la lettre à son entrée. Il la lut et demanda quelques explications. Elles portèrent surtout sur le fait que la lettre, datée du 17 novembre, n’était parvenue que le 24. Il y flaira une manœuvre policière. Le duc fut de son avis. Au surplus, le vague des propositions de la comtesse le déconcertait. Par l’absence des deux premières lettres dont elle parlait, et qui ne lui étaient point parvenues, le fil de l’intrigue lui échappait. Avec Prokesch il tint conseil et décida de trois résolutions. La première consistait à répondre à la comtesse ; la deuxième, à mettre l’Empereur au courant de l’aventure, avec prière de ne pas inquiéter Napoléone ; et la troisième à demander conseil au prince de Dietrichstein, frère du gouverneur. La réponse fut rédigée sur-le-champ, et, de la collaboration du duc et de son confident, sortit le billet que voici :


{{taille|Je viens de recevoir ce matin une lettre datée du 17, dont je ne comprends ni le retard ni le contenu, et dont je puis à peine déchiffrer la signature. Je suppose que c’est la main d’une dame ; les lois de la bienséance m’imposent de répondre. Vous concevez que ce n’est ni en archiduc autrichien ni en prince français, pour me servir des termes de cette lettre, que je veux la recevoir ; mais l’honneur me prescrit de vous faire connaître, Madame, que je n’ai pas reçu les deux premières dont vous me parlez, que celle à laquelle je