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de quelques semaines dans cette capitale peut avoir de répréhensible. » Le gouvernement autrichien le lui allait bientôt dire. Et elle ajoutait : « Mais depuis longtemps je suis habituée à ne trouver dans ma famille que des détracteurs, au lieu des soutiens que toute personne devrait avoir[1]. » Rêver le soutien de sa famille dans son aventure, c’était évidemment cultiver les illusions. Elle eut, par la suite, le loisir d’y renoncer.

Elle s’était logée à l’hôtel du Cygne, rue de Carinthie. Dans les premiers jours de son arrivée, elle avait vu le duc dans ses promenades au Prater, « mais sans l’approcher », dit Prokesch. On en comprend les raisons : le jeune homme était escorté, soit de ses gouverneurs, soit d’officiers du régiment d’infanterie de Salins, dont il avait été nommé major le 7 juillet précédent. Napoléone attendit donc l’occasion de voir le duc seul. Les circonstances et le hasard la servirent à souhait. Invité à passer la soirée chez son gouverneur, le baron d’Obenaus<ref>

  1. Lettre du 23 octobre 1830. — Frédéric Masson, Jadis et aujourd’hui ; deuxième série... ; déjà cit., p. 50.