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janvier 1825, elle se mariait, à Florence, avec le comte Philippe Camerata Passionei de Mazzolino, à peine âgé d’un an de plus qu’elle[1]. De ce mariage naquit, l’année suivante, le 20 septembre, à Ancône, Napoléon-Charles-Félix-Antoine-Baptiste, qui, maître des requêtes au Conseil d’État, sous le Second Empire, se suicida le 4 mars 1853.

Nature rebelle, fougueuse, indépendante, folle tout simplement, disait Marmont[2], elle ne tarda pas à s’émanciper des liens de l’union conjugale, parce que, explique un de ses historiens, « la fierté de la comtesse Camerata s’est trouvée froissée dans ses plus nobles aspirations ». C’est possible. Et le même auteur continue : « Au fond des démêlés qu’elle a eus avec son mari et sa famille, le monde n’a vu que cette facilité de mœurs dont les sœurs de Napoléon ont trop souvent donné l’exemple. Admettre cette opinion serait lui faire injure. Pour la comtesse Camerata, la galanterie n’était qu’un appât ; elle ne cherchait pas la fidélité dans l’amour, mais le dévouement à sa gloire. À la honte de notre sexe elle n’a rien trouvé[3]. »

  1. Il était né à Ancône, le 13 août 1805. Ce ne fut que le 18 avril 1882 qu’il mourut à Florence. — Cf. Léonce de Brotonne, Les Bonaparte et leurs alliances ; deuxième édition ; Paris, 1901, in-8°, p. 30.
  2. Comte de Prokesch-Osten, Mes relations avec le duc de Reichstadt... ; déjà cit., p. 69.
  3. I.-M. Chopin, Histoire du Roi de Rome (duc de Reichstadt), précédée d’un coup d’œil rétrospectif sur la Révolution, le Consulat et l’Empire ; Paris, 1850, in-8°, tome II, p. 89.