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de la marnière de Tom-Camp. (C’est ainsi que se nommait ce funèbre endroit.)

Le lendemain, de grand matin, le constable revit Hopkins. Celui-ci venait le prier de lui communiquer la bague d’or trouvée dans la poche du cadavre. Ce qui fut fait. En même temps, mon ami sollicita l’autorisation de voir dans la chambre d’autopsie de l’hôpital l’aide-fossoyeur qu’on y avait transporté.

Ce fut un spectacle dont l’horreur est loin d’être effacée de ma mémoire.

Sur une table basse, rude et nue, couvert d’un drap d’une blancheur sinistre, reposait le corps de l’assassiné. La tête était effroyablement meurtrie. Ce n’était qu’un amas informe et sanguinolent d’os broyés, de chairs tuméfiées, une chose sans nom où aux caillots d’un sang noirâtre se mêlaient des lambeaux arrachés du cuir chevelu. Froidement, la face impassible, Hopkins examina cette horreur funèbre, ces lamentables restes.

Je m’étais écarté, terrifié, épouvanté, et chacun comprendra ce sentiment chez un homme que son métier éloigna toujours des lamentables drames humains.

Aussi ne fut-ce pas sans un frisson qui me passa dans les vertèbres, que je vis Hopkins saisir la main du cadavre et lui passer au doigt la bague d’or trouvée dans sa poche. Pour cette