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ceux dont il se faisait l’auxiliaire par pur dilettantisme, le présentait à leurs yeux comme un être qui les humiliait profondément. Ils en voulaient à cet « amateur » (ainsi qu’ils le disaient volontiers) de cette chance heureuse qui était chez lui le fruit d’une mûre réflexion, d’une observation puissante aiguisée par l’habitude, le résultat d’une rigoureuse logique. Cependant malgré ces sentiments dénués d’urbanité sinon de reconnaissance, ils ne manquaient pas une occasion de faire appel à son concours. Jamais ils n’avaient sujet de s’en repentir, et toujours William Hopkins accédait à leurs désirs. Il savourait une mystérieuse affaire comme un fumeur savoure un pur havane, comme un gourmet apprécie un plat rare, honneur d’un moderne Vatel, comme un musicien écoute un morceau favori.

Il ne s’engageait jamais maladroitement dans une affaire, non qu’il ne fût audacieux, mais s’était persuadé que folie n’est pas courage et que la prudence discrète vaut mieux en beaucoup de cas que l’audace la plus courageuse. C’était là, avec l’observation minutieuse des choses, son seul procédé de travail. J’ai déjà indiqué au cours de ce récit, les résultats surprenants auxquels il menait William Hopkins dans ses enquêtes. Bientôt on verra l’homme à l’œuvre et mieux que la théorie la pratique démontrera la