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âpre, se confina dans des bureaux où elle se plia au joug de l’exactitude. Là elle se proposait à la lecture des journaux des problèmes profonds pour les résoudre à l’aide de la logique. Là encore, durant de longues années, elle attendit le jour où, libre, elle pourrait exercer pour sa seule jouissance les admirables qualités de froide audace et de rigoureuse logique dont le hasard lui fit don.

Cette heure arriva et le premier coup de William Hopkins fut un coup de maître. Ce fut l’affaire de la bande aux cravates vertes, terreur de Baltimore. Grâce à Hopkins le chef, un certain Joë Fierling, fut pris comme un oiseau au nid. Au moment d’être électrocuté, ce gredin dit à Hopkins :

— J’aime mieux être à ma place qu’à la vôtre, car un jour vous saurez ce que mes amis vous réservent.

Cette promesse devait être tenue quelques trente ans plus tard. Je dirai, le moment venu, de quelle manière.

Volontairement après le succès de cette première affaire, William Hopkins resta dans l’ombre, laissant la police de Baltimore s’attribuer tout l’honneur de la prise de Joë Fierling. Sans amertume, mon ami considéra ce résultat. Ce n’est pas lui qui se serait écrié devant cette ingratitude si humaine :