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toires étaient extraordinaires. Grâce à lui, l’enfant connut toutes les ruses de l’Indien, les précautions du cow-boy. Il sut distinguer le pas du peau-rouge du pas de l’homme blanc. Ses facultés en éveil se dardèrent sur ces problèmes sauvages et redoutables. Son esprit devina la tactique sournoise de l’ennemi, de ces apaches des grandes prairies du Far-West pour qui le corps d’un ennemi sent toujours bon et qui n’ont pas attendu l’arrivée des « visages pâles » pour apprendre que l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace, est la première règle de tout out-law.

Ces années passées à l’audition de ces récits tragiques, mystérieux et redoutables, empoignèrent profondément l’âme du jeune homme qu’était devenu l’enfant d’autrefois. La solitude, la réflexion, familiarisèrent son esprit avec la logique. La prudence se combina chez lui de la méthode mathématique et, quand il quitta la prairie où son père traquait Bas-de-Cuir, Œil-de-Faucon, Regard d’Aigle, avant que de fumer avec eux le calumet de la paix et d’enterrer en grande cérémonie le tomawack de la guerre, le jeune William Hopkins était prêt et capable de traquer dans les grandes villes de l’Union, un gibier aussi dangereux, sinon plus, que celui du Far-West. Ce ne fut pourtant point son Destin. Cette nature libre, prudente, ardente et