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Dans cet appartement clair, rude, simple, le groom de William Hopkins circulait silencieusement.

C’était le milieu où devait se mouvoir un homme tel que devait être le rival de Sherlock Holmès. Là, je reçus la confession, les confidences de William Hopkins et c’est cela que je vais rapporter ici avec toute la précise et méticuleuse exactitude de mes souvenirs.

Il était né à Topeka, dans le Kansas, où son père dirigeait une agglomération de huit fermes à buffles. C’était un rude métier, toujours à l’affût ou sur le qui-vive, il fallait traquer l’Indien voleur ou le cow-boy, pillard pour les troupeaux, constituaient une proie convoitée. Cela n’allait pas sans quelques dangers. On en eut la preuve le soir où le père Hopkins fut ramené à sa ferme, les deux yeux brûlés par le feu de la poudre d’un pistolet qui lui éclata dans la figure. Ce malheur changea la vie du jeune William. De libre, de sauvage, d’imprévue qu’elle était jusqu’à ce jour où il rôdait dans la forêt et galopait dans la plaine, elle devint prisonnière, triste, lugubre. On lui fit tenir compagnie au père aveugle dans la salle basse de la ferme où l’homme, statue foudroyée, regardait l’ombre de ses grandes prunelles fixes et désormais vides, veuves de regards.

Cependant le père Hopkins parlait. Ses his-